En 2012, alors étudiante à la Sorbonne, elle publie Je suis tzigane et je le reste, autobiographie dans laquelle elle raconte l’exil de sa famille, obligée de fuir l’anti-tsiganisme de la Roumanie, vers la France, l’extrême précarité, le racisme et les discriminions qu’elle a vécu dès l’enfance en Roumanie, puis en Italie et en France. Elle se pose dans son livre en sujet et non pas en objet du discours, pour faire le récit de cette violence vécue de l’intérieur. Elle raconte également le combat acharné mené par sa famille pour regagner sa dignité. Son livre est un acte d’affirmation qui dit la fierté de l’identité Romani dans un monde hostile et il est une tribune contre le racisme dans un contexte politique de renforcement de l’anti-tsiganisme en France et en Europe.

Elle est aussi l’auteure de l’un des textes au sein de l’ouvrage collectif de la Voix des Rroms Avava-Ovava publié en 2014 dans lequel elle dévoile sa réflexion sur la discrimination intersectionnelle dont sont victimes les femmes Rroms pauvres en Europe et l’instrumentalisation dont elles sont l’objet souvent dans les discours de ceux qui font de leur situation un élément de plus pour renforcer l’anti-tsiganisme. Elle exprime également les ressorts de son engagement associatif, public et politique.

Membre et porte-parole de la Voix des Rroms depuis 2012, mais aussi d’autres associations de terrains telles que l’ASET 93, l’Observatoire de la Fraternité du 93 ; elle est une militante de terrain active s’étant investie dans plusieurs projets de niveau national et européen tel que le réseau international Rromani Resistance.

Par ailleurs, elle a occupé d’avril 2014 à novembre 2015, la fonction de conseiller honorifique en charge de la problématique Rrom auprès du Premier ministre Roumain Victor Ponta mais a décidé de quitter ses fonctions pour se concentrer sur le travail de terrain. Elle a fondé avec d’autres le « Mouvement du 16 mai » au sein duquel elle coordonne un dispositif national de plaidoyer et de lutte contre les discriminations structurelles visant les Rroms vivant en bidonvilles en France.

Elle a été en Septembre 2017 la première candidate française d’origine Romani à une élection nationale en France. Elle a conduit aux élections sénatoriales en Seine Saint Denis (93) la liste « Nore Avenir » qui rassemblait des militants de la lutte des sans-papiers, contre la négrophobie, pour l’émancipation des quartiers populaires et pour la construction d’une école inclusive.
Aujourd’hui Anina CIUCIU est la marraine du collectif #EcolePourTous qui mène une campagne nationale de mobilisation en faveur de l’accès et la réussite à l’école de tous les enfants et jeunes en situation d’extrême précarité qu’ils soient enfants Rroms vivant en bidonvilles, squats ou hôtels sociaux, mineurs isolés étrangers, enfants du voyage, jeunes de Guyane ou de Mayotte.

https://www.franceculture.fr/emissions/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deuxparties/resistances-tsiganes-22-09092018-anina-ciuciu-un-destin-courageux

Anina CIUCIU (@anina_ciuciu) | Twitter