LES INVITÉS /
›› ‹‹Jacques Rancière

Né à Alger, Jacques Rancière est philosophe, professeur émérite d’esthétique et politique à l’Université de Paris VIII et l’une des grandes figures actuelles de la philosophie française.
Parus cette année à La Fabrique, ses deux derniers ouvrages, Les Temps modernes (La Fabrique) et La Méthode de la scène (avec Adnen Jdey, éditions Lignes), sont consacrées comme nombre de ses livres aux relations entre politique, art et littérature.
Élève de Louis Althusser, il participe en 1965 à Lire le Capital avant de se démarquer rapidement de son ancien professeur. En 1974, il écrit La Leçon d’Althusser (Gallimard, 1975) qui remet en cause sa démarche. À la fin des années 1970, il anime avec d’autres jeunes intellectuels le collectif « Révoltes Logiques », qui remet en cause les représentations du social traditionnel. Parallèlement, il se penche sur l’émancipation ouvrière, les utopistes du XIXe siècle et commence à voyager régulièrement aux États-Unis. De ce travail naîtra sa thèse d’État parue sous le titre La nuit des prolétaires. Archives du rêve ouvrier (Fayard, 1981).
Un peu plus tard, dans Le philosophe plébéien (La Découverte Maspero/Presses universitaires de Vincennes, « Actes et mémoires du peuple », 1985) il rassemble des écrits inédits de Louis Gabriel Gauny, ouvrier parquetier et philosophe. Au milieu des années 1980, il s’intéresse à un autre personnage peu conventionnel : Joseph Jacotot qui, au début du XIXe siècle, remit radicalement en cause les fondements de la pédagogie traditionnelle. Cette étude donnera lieu à une biographie philosophique : Le maître ignorant (Fayard, 1987). Il s’intéresse ensuite à l’ambiguïté du statut du discours historique dans Les mots de l’histoire. Essai de poétique du savoir.
À la fin de cette période, Rancière, qui est également cinéphile, proche des Cahiers du cinéma, explore les liens entre esthétique et politique. Courts voyages au pays du peuple (Seuil, « La Librairie du XXIe siècle », 1990) sous la forme de trois nouvelles philosophiques est le premier ouvrage directement consacré à ce sujet.
Collaborateur pour de nombreux sites internet et revues, tels que Rue89, L’Arche, Le Meilleur des Mondes, il est également membre de l’observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès. Il a fondé, en 2007, le site Conspiracy Watch, dont l’objet est d’analyser et de critiquer le conspirationnisme ainsi que les théories du complot.